Le lieu où j'ai dormi

J'ai voyagé de nombreuses fois, dans de nombreux endroits, je me souviens de chacun d'eux, un par un et l'un après l'autre.

A l'âge de huit ans, j'ai passé une nuit dans un vieil hôtel de Riga avec mes parents. Je n'aurais pas remarqué les murs bruns de l’hôtel si, à ce moment-là, je n'avais pas mangé des bonbons au café. Le goût des bonbons m'a alors fait découvrir la couleur des murs. "Le goût du brun"- ai-je pensé.

Ma famille était très pauvre. A cette époque, ma mère et moi allions à Vilnius juste pour acheter des lots entiers de vêtements pour les revendre plus tard. Je ne sais pas pourquoi ma mère a donné de l'argent à un mendiant. A cet instant, j'ai imaginé qu'avec cet argent j'aurais pu acheter des glaces sans doute jusqu'à la fin de ma vie. Au lieu de cela, j'ai simplement du dormir dans la gare.

Quelqu'un m'a demandé : "Aimez-vous les olives ?" Je ne savais pas quoi répondre à sa question... Il m'a dit que je les aimerais quand je serais grand. Dans son appartement j'ai remarqué un petit avion posé sur une étagère .C'est peut-être cet avion qui m'a transporté à Taiwan dans l'hôtel "Des Sept Merveilles".

Depuis, j'ai parcouru le monde. J'ai voyagé ici et là, dans de nombreux endroits. Je me souviens de chacun d'eux, un par un et l'un après l'autre. Mais ce que j'ai trouvé de plus intéressant se résume à quelques lieux...

Une fois je me suis retrouvé dans une chambre d'hôtel dont les murs étaient recouverts de tentures de soie... pas des simples murs en bois comme dans mon enfance mais de couteux murs recouverts de tentures de soie. J'ai voulu partir en courant parce que j'avais perdu "le goût" de mon enfance. Ces rideaux, aussi beaux soient-ils, me donnaient envie de m’enfuir. Et je m’enfuis... J'ai passé une nuit dans un endroit complètement inattendu. Peu de temps après, je me suis rendu compte, que cet endroit m'avait fait découvrir l'amour, l'amour que je n'avais jamais connu jusqu'alors. Et les murs avaient une saveur pure au point qu'ils avaient disparu et je me suis ouvert à un monde sans murs.

De retour chez moi, j'ai bu l'air frais de ce monde et je me suis rendu compte que c'était tout ce que je désirais...

Depuis ce moment précis, j'ai parcouru le monde. J'ai voyagé ici et là, dans de nombreux endroits, je me souviens de chacun d'eux, un par un et l'un après l'autre. Depuis lors, j'étais à la recherche des murs qui n'existent pas... Je ne me souviens pas du goût des choses que j'ai goûtées, ni des odeurs que j'ai senties, ni des raisons pour lesquelles je me trouvais là, pas plus que des couleurs des choses ou des sons, jusqu’à ce que je me retrouve dans cet hôtel près de l'océan.

En cet instant précis, cette nuit là, je me suis souvenu de tous les endroits où j'avais voyagé et je me suis demandé: "Comment trouve-je toute cette énergie de vivre et d'être ?" Je respirais tout simplement l'air autour de moi et peut-être était-ce la réponse ? J’ai parcouru le monde. J'ai voyagé ici et là, dans de nombreux endroits, je me suis souvenu de chacun d'eux, un par un et l'un après l'autre. Il suffit juste de chercher à se sentir partout chez soi tout simplement !

Comments

[350ZZ]

Tu as perdu une chose importante...Je me souviens un roman qui s’appelle « À la recherche du temps perdu≫ de Proust. Je pense que la réalité se forme dans son mémoire. Nous oublions notre passé avec le temps, mais on peut se rappeler un instant avec quelque mouvements.(un odeur, un goût, une action...)Maintenant, je suis en train de chercher cet instant. Si je le trouvais, je vais écrire pour ne pas l’oublier. Et aussi, si tu le trouvais, tu pourrais me le motrer !

[350ZZ]

Tu as perdu une chose importante...Je me souviens un roman qui s’appelle « À la recherche du temps perdu≫ de Proust. Je pense que la réalité se forme dans son mémoire. Nous oublions notre passé avec le temps, mais on peut se rappeler un instant avec quelque mouvements.(un odeur, un goût, une action...)Maintenant, je suis en train de chercher cet instant. Si je le trouvais, je vais écrire pour ne pas l’oublier. Et aussi, si tu le trouvais, tu pourrais me le motrer !